Ce document de 13 pages est non daté et sans auteur. Il comprend l'historique du 20ème et 5 pages sur le 220ème (non reproduit ici).


H I S T 0 R I Q U E
du 20ème REGIMENT d'ARTILLERIE de CAMPAGNE
PENDANT LA GUERRE 1914-1918

Le 20e Régiment d'artillerie de Campagne, mobilisé à Poitiers, fut d'abord rassemblé aux environs de Bratte (Meurthe-et-Moselle). A peine arrivés, les 1er et 2e groupes furent embarqués pour le Nord de la France, tandis que le 3e groupe restait en Lorraine pour contenir la contre-attaque allemande sur Morhange.

C'est aux environs d'Houdremont (Belgique), le 23 août 1914, que les ler et 2e groupes ouvrirent pour la première fois le feu sur les ennemis. Grâce aux rafales de 75, l'artillerie ennemie fut réduite au silence et la poussée allemande ralentie. Le 77e régiment d'infanterie, le soir, en passant devant nos pièces qui protégeaient sa retraite, criait aux artilleurs: "Merci, le 20e, vous nous avez sauvé la vie !"

Alors commence le repli qui devait se terminer sur la Marne.

C'est la bataille de Faux, le 30 août 1914, où le 75 a fauché tant d'allemands que, le soir, alors que les Français se repliaient par ordre supérieur, les Allemands eux aussi reculaient, épuisés par les efforts infructueux qu'ils avaient faits dans la journée; nos braves brancardiers du 20e restaient toute la nuit sur le champ de bataille, ramassant nos fantassins blessés jusque dans le village de Faux qui flambait.

"Il y avait deux fois plus d'allemands que de Français couchés dans la plaine" disaient-ils en rejoignant le régiment.

C'est Juniville, le 1er Septembre; le 20e régiment d'artillerie, pris à partie par une artillerie supérieure en nombre, en portée et en calibre, tint jusqu'au bout sur ses positions pour protéger la retraite l'infanterie .

Le soir à 18 heures, alors que toutes les troupes décrochées de la bataille battaient en retraite sur Reims, l'artillerie à peine couverte par de légères arrières gardes, le Capitaine DELEGUE, adjoint du Colonel BESSE qui commandant le 20e, arrive au galop et, montrant la plaine découverte, transmet l'ordre suivant: "Il faut une batterie tout de suite en position ici, pour arrêter l'ennemi trop entreprenant". "J'y vais", répondit simplement le Capitaine GIROUARD qui Commandait la 2e batterie. Et jusqu'à minuit, complètement isolé sur le champ de bataille, il tenait ses canons pointés dans la direction des envahisseurs, permettant à la division de s'écouler lentement vers ses nouvelles positions. Et puis, c'est Fère-Champenoise, le 5 septembre 1914.

Du 6 au 9, le 20e d'artillerie concourt à la défense du mont Août et des marais de Saint-Gond, près de Bannes.

Le Colonel du 20e Obtint la belle citation suivante:

"Le Général commandant le 9e Corps d'Armée le Colonel BESSE, commandant le 2Oe Régiment d'Artillerie, pour sa belle attitude au feu et celle des batteries sous ses ordres.

Ce Chef de corps qui, depuis le début de la compagne à fait preuve de coup d'œil et d'une connaissance complète de son arme, a particulièrement dans la journée du 6 septembre, montré un courage et un sang-froid remarquables en restant près du village de Bannes en première ligne, presque sans soutien sous le feu de l'ennemi, pendant sept heures consécutives. C'est grâce à la très belle attitude de ses batteries il a su communiquer le sentiment du devoir qui l'anime, que la position de Bannes n'a pas été occupée par l'ennemi. Général DUBOIS"

Le 9, notre infanterie épuisée, débordée par la supériorité numérique de l'ennemi, recule; l'artillerie va prendre rapidement position derrière un repli de terrain au nord de Linthes, balayant de ses feux tout le plateau dont la ferme Sainte-Sophie est le centre. La Garde prussienne qui s'est engagée sur le plateau, voit ses rangs impitoyablement fauchés; les survivants avancent quand même, constamment renforcés par des troupes nouvelles, le 75 tire toujours. La Garde arrive jusqu'à 800 mètres des canons, ceux-ci tirent plus vite et plus fort. L'artillerie allemande qui essaie de déboucher sur le plateau est immédiatement démolie sans avoir pu prendre position.

A la nuit tombante, la 42e Division de réserve, qui vient à la rescousse du 9e Corps, balaye ce qui reste de la Garde et la rejette dans les marais .

Le 20e d'artillerie retrouvait, devant Prosnes, son 3e groupe, dont il était séparé depuis un mois et dont la tache n'avait pas été moins glorieuse que celle des deux autres groupes.

Le 24 août, devant Réméréville et Herbéviller, le 3e groupe tire les premiers coups de feu pour ouvrir la route aux fantassins du 114e qui s'emparent de deux villages et progressent au delà.

Le 25, ses tirs font subir aux Allemands qui centre attaquent, des pertes cruelles empêchant tout développement du combat.

Relevé le 5 septembres le 3e groupe arrive à Troyes par voie ferrée trois Jours après. Débarqué à midi, il entreprend immédiatement une marche forcée de plus de 70 kilomètres sur Connantre. Le lendemain au petit jour, surprise; il faut se replier sur Gourgançon.

On entend le grondement des canons des camarades aux marais de Saint-Gond. La division se déploie et le suprême effort des Allemands se brise sous les rafales du 75. Le soir, l'ennemi battait en retraite (9 septembre),

Après les quelques jours de poursuite, le 20e est reconstitué devant 1e massif de Moronvillers (15 septembre).

Le 28 Octobre, relève et embarquement poux les Flandres. I1 allait être donné au 20e de prendre part à la grande bataille d'Ypres. Dès son arrivée en Belgique, la 17e division d'infanterie attaque et enlève Zonnebeke; nos canons font un ouvrage magnifique, l'élan de nos fantassins est irrésistible en constatant le résultat de nos tirs, mais nous sommes à l'extrême pointe du saillant d'Ypres. Il faut s'arrêter. Les allemands s'acharnent sur l'armée anglaise vers Zillebeke, Geluvelt. La bataille fait rage de ce côté; au 20e régiment d'artillerie de campagne revient encore l'honneur de briser le formidable effort des allemands.

Au début de novembre, les Anglais ont donné leur maximum d'efforts et sont sur le point d'abandonner les collines, le saillant d'Ypres est compromis.

La 17e division d'infanterie engage sans hésiter ses dernières réserves d' infanterie, dans un terrain à peine reconnus, trois batteries prennent position et, prêtes aussitôt, déclenchent une série de tirs progressifs avec fauchage qui arrêtent et déciment les derniers rangs de la Garde prussienne dans leur suprême assauts Deux mois après, le Colonel SILLEY accompagnant le Colonel LAFONT lui disait: "Votre artillerie nous a Sauvés" et lui serrait la main avec effusion.

Le 9e Corps d'Armée, dont le 20e faisait partie, reçoit 1a citation :

" Le Général commandant le détachement d'armée de Belgique cite à l'ordre de l'Armée, le 9e Corps d'Armée pour l'énergie et la ténacité dont il a fait preuve au cours des combats qui se sont déroulés sans interruption, du 21 octobre au 13 novembre. Le Général commandant le détachement d'armée de Belgique D'URBAL"

La guerre de tranchées se développe ensuite dans la boue liquide des Flandres. La dure guerre d'usure va nous donner d'autres sujets de gloire. C'est maintenant le tir de précision coup par coup sur un minen, dans une tranchée, ou, par moment, le "tir de barrage" qui protège notre infanteries

On prépare l'offensive du printemps 1915 et les anglais, dont 1e nombre croît chaque jour viennent prendre notre place.

En mars 1915, la 17e division d'infanterie quittait définitivement la Belgique pour entreprendre les campagnes d'Artois et 1e 20e régiment d'artillerie de campagne prenait part à toutes les préparations d'attaque (9 mai - 25 mai) (Loos, Nouville-Saint-Vast).

L'attaque générale du 25 septembre retrouve le 20e régiment d'artillerie de campagne en Artois, au sud d'Arras. La Campagne d'hiver commence alors.

Le 8 octobre, la 17e division d'infanterie, que vient de relever une division anglaises repousse une attaque allemande sur Loos et les tirs de son artillerie sont si précis que les fantassins, dans les tranchées, applaudissent à l'hécatombe que font les tirs de barrage du 20e régiment d'artillerie de campagne.

En avril 1916, la 17e division d'infanterie, prenant place dans la grande bataille engagée devant Verdun, doit défendre la cote 304. Les pertes du 20e régiment d'artillerie de campagne furent effrayantes en officiers, sous-officiers et canonniers. On vit des Canons servis par un seul servant dont le tir ne fut pas ralenti; des cyclistes, des cuisiniers ne connaissant pas le service des pièces, se mettaient d'eux-mêmes aux canons et assimilaient rapidement la manœuvre nécessaire.

Le 20e régiment d'artillerie de campagne quitta Verdun privé, par le feu adverses de près de la moitié de son personnel et matériel, son étendard sortait de la bataille décoré de la Croix de Guerre avec la citation suivante:

"A soutenu son infanterie, avec la plus grande énergie au prix de grandes fatigues et de lourdes pertes, tirant sans trêve ni répit, pendant des journées entières, sous le feu précis et très violent de l'ennemi (mai 1916). Le Général Commandant le 9e Corps d'Armée PENTEL"

Le régiment se reconstitue en Champagne, puis est embarqué pour 1e Somme, où il coopère aux attaques de la route Péronne - Bapaume et à la prise de Sailly-Saillisel.

Relevée par les Anglais le 8 décembre, la 17e division d'infanterie prend le secteur de Bouchavesnes-Cléry. C'est à ce moment que le Lieutenant-Colonel LAFONT, qui, depuis novembre 1914 commande 1e 20e, nous quitte, envoyé en mission en Roumanie. Le Lieutenant-Colonel GIRARD prend 1e commandement du régiment, bientôt remplacé par le Lieutenant-Colonel BACOT.

Le 16 avril 1917, la 17e division d'infanterie, engagée dans 1e bataille de l'Aisne, prenait place près des buttes de la Ville-aux-Bois et Pontavert. Le 2e groupe du 20e trouvait l'occasion de déclencher à plusieurs reprises des tirs d'anéantissement sur les pentes est du plateau de Craonne, malgré de violents bombardements des positions.

En juillet 1917, en position devant la ferme d'Hurtebise, le 20e contribuait à la défense du plateau d'Ailles, du plateau des Casemates et, dans son propre secteur, arrêtait les allemands au pied du monument d'Hurtebise (fin de juillet 1917).

De Septembre 1917 à 1918, le 20e régiment d'artillerie de Campagne reste en Lorraine; le 29 mars la 17e division d'infanterie embarque et se rend en Picardie, où elle est engagée a l'Ouest de Moreuil. Par ses tirs précis, le 20e régiment d'artillerie de campagne coopère à l'arrêt de l'avance ennemie et appuie efficacement à plusieurs reprises les attaques de nos fantassins.

Le 25 avril, la division embarquait pour aller; après un court repos, occuper le secteur de Troyon jusqu' en juillet.

Le Lieutenant-Colonel BACOT est remplacé par le Lieutenant-Colonel MAURY et la 17e division d'infanterie est embarquée dans la région de Villers-Cotterêts.

Le 20e régiment d'artillerie de campagne, débarqué le 29 juillet à Pont-Sainte-Maxence (Oise), devait relever, dans la nuit du 3 au 4 août, l'artillerie de la 15e division écossaise, qui devait attaquer le 1er août sur Taux. Le 2 août 1918, les allemands ayant été contraints de battre en retraite, le 20e régiment d'artillerie de campagne a appuyé la poursuite de l'ennemi effectuée par sa division organique, la 17e division d'infanterie, Cette poursuite a amené le 20e régiment d'artillerie de campagne, de positions en positions, le 3 août au soir, jusque dans 1e ravin de Serches, où il s'est installé pour la défense de nos premières lignes en bordure de la Vesle. -

Ces emplacements ont été conservés jusqu'au 10 août au soir, malgré de violents et fréquents bombardements à ypérite, qui ont causé l'évacuation du personnel de toute une batterie.

Relevé le 10 août, le 20e régiment d'artillerie de Campagne entreprenait une série de marches de nuit pour aller prendre, dans la nuit du 15 au 16, position au sud-ouest de Moulin-sous-Touvent et participer à l'attaque que devait mener la 48e division d'infanterie sur Nampcel et Blérancourt.

Le 17 août, le 20e régiment d'artillerie de campagne, prêté par la 48e division à la 55e division d'infanterie, prenait part à l'attaque de cette division sur le plateau au nord d'Autrèches. Les tranchées du Tibia et de la Rotule étaient prises à l'ennemi.

Le 18, la 55e division d'infanterie attaquait à nouveau avec le 20e régiment d'artillerie de campagne et enlevait la ferme Tiolet et les organisations ennemies au nord-ouest de cette ferme, Dans la nuit du 18 au 19, le 20e régiment d' artillerie de campagne, remis à la disposition de la 48e division, se portait en avant et allait prendre position à l'est de Moulin-sous-Touvent pour participer à l'attaque du 20 août.

Dans la nuit du 19, le 1er groupe du 20e régiment d'artillerie de campagne se portait à 800 mètres sud-ouest de 1e ferme Tiolet et, dès 1e débouché de l'attaque du 20 au matin, les deux autres groupes se portaient à sa hauteur pour accompagner au plus loin l'infanterie de la 48e division. La rapidité de ce dernier déplacement valut au 20e régiment d'artillerie de Champagne les félicitations du Général commandant 1'A.D.48.

Dans la nuit du 20 au 21, la 17e division d'infanterie reprenait son artillerie organique et allait se placer à la disposition du 30e corps d'armée pour entreprendre 12 poursuite de 1 t ennemi depuis la cote 160 jusqu'à Crécy-au-Mont.

Le 22, la division arrivait à la Chaussée Brunehaut et, le 23, enlevait l'Orme-de-Montecouve.

Le 23 au soir, l'ennemi contre-attaquait le 68e régiment d'infanterie; les tirs de barrage du 20e régiment d'artillerie de campagne furent, de l'avis des officiers d'infanterie et en particulier des officiers de l'I.D.17, en reconnaissance a ce moment-là, terriblement meurtriers pour les attaquants. Ces barrages, cependant, étaient exécutés sous les tirs nourris des mitrailleuses de 12 avions allemands qui survolaient les batteries à moins de 100 mètres de hauteur.

Le 25 au matin, nouvelle contre-attaque de l'ennemi; le 20e régiment d'artillerie de campagne exécute une série de tirs de barrages et, à 8 h.20, commence une préparation d'artillerie pour une attaque de la 17e division d'infanterie, qui se déclenche à 10 heures.

Le 29, nouvelle attaque de la 17e division d' infanterie qui doit aller au delà de l'Alette; 45 minutes après le débouché de l'infanterie, le 1er groupe du 20e régiment d'artillerie de campagne se porte en avant de deux kilomètres, mais la progression de l'infanterie étant arrêtée, il s'arrête lui-même, met en batterie et tire de cet emplacement.

La belle attitude du 20e régiment d'artillerie de campagne au cours de ces récents combats lui vaut la citation suivante à l'Ordre de la 10e Armée:

"Sous la conduite énergique de son chef, le Lieutenant-Colonel MAURY, s'est particulièrement distingué au cours des combats livrés en août 1918. Animé du souci constant d'aider en toutes circonstances à la progression et à la protection de l'infanterie, s'est exposé en plusieurs circonstances critiques, notamment le 20 août 1918, accompagnant la poursuite, a poussé ses groupes sans souci de l'artillerie adverse, à moins de 800 mètres de l'ennemi, lui infligeant de lourdes pertes, et le 23 août 1918, tandis que survolé par et mitraillé à faible hauteur par une escadrille ennemie, il faisait échouer, par des tirs de barrage, une violente contre-attaque déclenchée pour reprendre une importante positon conquise le jour même."

Le 11 Octobre, le Lieutenant-Colonel GAZEL succède au Lieutenant-Colonel MAURY. Il prend le commandement du régiment 1e 14 novembre, l'intérim ayant été exercé par le Chef d'Escadron MAGNER.

Du 18 octobre au 9 novembre, le 20e régiment d'artillerie de campagne prend part à la poursuite vigoureuse de l'ennemi, malgré de nombreuses difficultés, depuis la Serre jusqu'au Thon. L'étendard du 20e porte, maintenant, 1e fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre, car une seconde citation a l'Ordre de l'Armée a été décernée au régiment, avec 1e motif suivant:

"régiment qui a toujours soutenu l'infanterie de la 17e division avec le plus grand esprit de sacrifice depuis le début de la campagne. Après la rupture de la Hundingstellung et la prise de Verneuil-sur-Serre, auxquelles il a participé le 19 octobre 1918 en avançant au des batteries avec le plus beau mépris du danger, a pris part à la poursuite de l'ennemi de la Serre au Thon et, quoique fortement ypérité la nuit qui a précédé le repli des allemands, a pu suivre de très près l'infanterie de la 17e division, malgré tous les obstacles accumulés sur sa route, passant trois rivières, soit sur des ponts de fortune, soit à gué avec parfois de l'eau jusqu'au poitrail; et a réussi, par ses tirs rapides et précis, à empêcher l'ennemi de s'accrocher sur le Thon. Au Q.G.A, le 16 janvier 1919 Le Général commandant la 10e Armée, MANGIN"

oooOooo

AN N E X E

à L'HISTORIQUE du 20e REGIMENT d'ARTILLERIE

QUELQUES ACTIONS d'ECLA.T

Maréchal des Logis CHOUINEAU Georges, Maître Pointeur HAYERE

Le 50 août 1914, alors brigadier éclaireur à Faux (Ardennes), voyant son groupe sur le point d'être enlevé par l'infanterie ennemie, a chargé à la baïonnette avec le Maître Pointeur HAYERE, entraînant par leur exemple les fantassins hésitants et permettant ainsi de sauver 1e matériel.

Depuis, le maître pointeur HAYERE promu brigadier téléphoniste est tombé glorieusement sur la cote 304, à Verdun, le 19 avril 1916.

1er Canonnier Conducteur BOUDEAU Firmin

Le 1er Septembre 1914, au combat de Juniville, alors que sa batteries, très violemment bombardée, avait une grande partie de son personnel mis hors de combat et le maréchal des Logis Chef tué, le canonnier BOUDEAU, après avoir emmené sa pièce, est revenu seul sur la position avec un avant-train chercher un canon qui n'avait pu être ramené

Quatrième Pièce de 1e 6e Batterie

Le 9 septembre 1914, pendant la bataille de la Marne, le 2e groupe était en batterie dans les marais de Saint-Gond (près de la ferme de Sainte-Sophie), la 6e batterie fut désignée pour protéger la retraite des deux autres batteries.

Quarante minutes après cet ordre, la batterie n'ayant presque plus de munitions et 1a Garde prussienne continuant d'avancer, la 4e pièce, commandée par le Maréchal des Logis BODIN Arsène, fut poussée à bras sur 1e crête afin de faire du tir direct pour retarder 1e progression de l'ennemi et permettre la retraite des trots autres pièces de la batterie,

Trente minutes après, la pièce n'ayant plus de munitions et sur 1e point d'être chargée par les grenadiers de la Garde, le Maréchal des Logis BODIN fit descendre à bras son canon dans 1a vallée où étaient les avant-trains. Sous le feu de l'infanterie et de l'artillerie ennemie, il accrocha les trains, détela un cheval tué et réussit à rejoindre sa batterie avec tout son personnel et son matériel.

Ce sous-officier a été cité à 1'Ordre de 1'Armée pour ce fait .

Le personnel de cette pièce se Composait des canonniers: DUBOIS François, réformé après trois blessures consécutives; DUMOUSSEAU Marcel; FORTIN Henri; CHAILLOU Henri, passé à l'artillerie de tranchée d'une Armée; PAILLEREAU Joseph; BALUSSEAU Henri, blessé depuis et mort de ses blessures .

Maître Pointeur LAZIOU Victor

A Verdun, téléphoniste détaché près de l'infanterie, est resté à son poste à la cote 304, du 16 avril au 5 mai, sous les plus violents bombardements. L'infanterie ayant dû se replier, il est resté entre les lignes et n'a pas cessé de rétablir les communications téléphoniques constamment détruites. N'ayant pas été touché par l'ordre de reJoindre son groupe et considéré Conte disparu, n'est rentré à sa batterie qu'après être resté deux jours sans vivres et s'être assuré que le poste avec lequel il établissait la liaison était détruit et abandonné. En rentrant, il a aidé au transport d'un camarade blessé et a rapporté, non seulement son matériel téléphonique mais encore un projecteur abandonné; il s'est alors présenté à l'officier téléphoniste en lui disant: "Mon Lieutenants je n'ai pu rapporter la caisse du projecteur car elle "était trop lourde pour moi".

LAZIOU a été cité à l'ordre du corps d'armée, 1e 3 Septembre 1916 pour ce fait, puis décoré de la médaille de la Bravoure serbe.

Deuxième Pièce de la 4e Batterie

Le 10 mai 1916, devant Verdun, la 4e batterie, par suite de ses pertes cruelles en personnel et de la destruction de plusieurs canons par 1e feu de l'ennemi, n'avait plus que deux pièces en état de tirer. Pendant que ces deux pièces exécutaient un tir de barrages, un obus de 150 tomba sur l'une d'elles, tuant ou blessant tous ceux qui la servaient et mettant le canon hors de service.

La derniers pièce qui restait (la 2e) n'en continua pas moins son tir sans aucun ralentissement, bien qu'un caisson plein de munitions ait pris feu à quelques mètres à sa droite. Il fallut que le Lieutenant de la batterie donna au Chef de pièce deus fois l'ordre de s'abriter pour le décider à quitter le combat.

La 2e pièce étant servie par: le Maréchal des Logis BRISSON Albert, chef de pièce faisant, en outre, fonction de tireur; 1e Maître Pointeur ABELIN Jules, pointeur; le canonnier servant VERRIER, Chargeur.

Sous-Lieutenant PARLEBAS Georges

Le 9 avril 1918, le Sous-Lieutenant PARLEBAS cherchait à régler un tir. Le clocher de Rouvrel (Somme) qui lui servait d'observatoire était alors en butte à un tir persistant de la part des allemands. La fumée des projectiles ennemis autour du clocher était telle que l'observation en était rendue impossible au bout d' un quart d'heure , agacé, le Sous-Lieutenant PARLEBAS, s'adressant à l'un de ses camarades venu également à1'observatoire pour régler 1e tir de sa batterie, s'écrie: "A la fin, ils m'embêtent, je vais faire de la musique en attendant que je puisse observer", et, paisiblement, au milieu du fracas des projectiles, il se met à jouer de l'harmonium

oooOooo

-~