NOCES D'OR DE M. et Mme Henri FAYE

 

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ALLOCUTION DE M. GEORGES DUVAUX

 

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 1er Avril 1913, Un demi siècle : Pour moi, c'était hier, malgré les  événements qui nous en séparent.

 

Autour de cette table, j'ai cherché à identifier les invités d'alors pour en évoquer les souvenirs.

 

A part les mariés, héros de ces festivités, et peut être un cher cousin qui devait être à ce moment un jeune potache, je ne trouve guère d'interlocuteurs.

 

Parmi vous Mesdames votre jeunesse (même pour celles qui l'ont agréablement prolongée) ne me permettrait pas d’affirmer que vous étiez présentes, si ce n'est qu'avec une sucette à la bouche.

 

C'est donc seul, si vous le permettez, que je vais essayer de rappeler quelques souvenirs à nos jubilaires.

 

La période appelée "fréquentations" intéressait vivement le jeune frère que j'étais et pendant sa cour le prétendant me fut tout de suite sympathique quoique à mon gré un peu âgé. Bien que ce fut plus tard une tradition dans ma famille, se marier à 30 ans me semblait un terme à une vie de vieux garçon

 

Nos parents, les grands parents, y compris la grand mère Modeste et la tante Mazureau avaient également une grande estime pour ce jeune homme sérieux, déjà capable de faire partir les trains. Nous n'avions aucune inquiétude, malgré le charme de la fiancée, sur un mauvais aiguillage pouvant entraîner un déraillement, malgré la réputation faite à la profession.

 

Ce fut donc en toute sérénité que nous abordions ce jour mémorable du 1er Avril , le poisson n'était même pas au rendez-vous à Jaunay, mais il frétillait allègrement dans les rues et les maisons de Clan, envahies par l'inondation. Nos invités qui pour la plupart arrivaient par la gare, pouvaient se croire à Venise, ils durent faire des traversées homériques, non pas en gondoles, mais dans le Break familial traîné par un brave cheval poilu qui s'appelait « Barnum".

Les cérémonies, Mairie et Église furent très dignes et bruyantes, Chanteur à voix, la fanfare "L'Indépendante" dont notre père était le directeur, rendirent par leur concert et leurs chansons de nombreux hommages artistiques aux mariés et leurs invités, autant à l'Église que pendant les repas. Dans la cour familiale une tente salon abritait les nombreux convives, tandis que Bal et Réception avaient lieu à la Salle Dupin.

 

J'ai encore à la mémoire Un petit incident agréable qui se produisit en soirée pendant le bal: profitant déjà de la lumière électrique, une panne assez fréquente à cette époque vint nous plonger dans les ténèbres au milieu des exclamations des danseurs. Je ne sais pas si les époux en profitèrent pour se renouveler leurs promesses, mais je me souviens parfaitement de la confusion de ma cavalière que j'embrassais au moment même où la lumière brillait à nouveau, son teint déjà agréablement coloré devint complètement écarlate.

 

D'autres souvenirs de ces journées, seraient bien doux à évoquer, surtout pour les époux que nous honorons et que nous remercions aujourd'hui d'avoir bien voulu nous réunir au milieu de leur belle famille.

 

Il nous faudrait également penser à nos absents, nos chers disparus, qui vous ont tracé ma chère Henriette et mon cher Henri, le chemin et l’exemple de la tendresse et du travail que vous avez si bien suivi.

 

Aussi permettez moi de vous souhaiter avec la famille et les amis qui vous entourent de longues années d’activ1té et de bonheur.

 

C’est dans cet espoir que je lève mon verre à la santé de tous en vous donnant rendez-vous aux noces de diamant.